Une nouvelle étude menée chez la souris montre que la capsaïcine, responsable du piquant du piment, est capable de protéger l’animal de la prise de poids lorsqu’il est exposé à une alimentation riche en graisses.
Le piment est parfois présenté comme un «brûleur de graisses», ce qui fait sourire les uns, et espérer les autres. Cette idée n’est pourtant pas complètement farfelue, dans la mesure où plusieurs travaux ont rapporté que la capsaïcine, molécule responsable du piquant des piments et autres paprikas, peut favoriser la dépense énergétique.
D’autres ont suggéré que la capsaïcine prise avant ou pendant le repas entraîne une légère réduction de la consommation alimentaire. Mais cela reste largement insuffisant pour affirmer que manger pimenté fait maigrir ou empêche de grossir.
Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université de Wyoming, qui ont présenté leurs résultats à l’occasion de la 59e réunion annuelle des Biophysical Society’s, vient alimenter cette saga. Ils montrent, chez la souris, que la capsaïcine, agoniste majeur d’une protéine (TRPV1) impliquée dans la détection et la régulation de la température corporelle, supprime l’obésité induite par une alimentation riche en graisses.
Ainsi, l’ajout de 0,01% de capsaïcine dans l’alimentation de souris «sauvages» exposées à une alimentation riche en graisses les empêche de devenir obèses, contrairement aux souris génétiquement privées de TRPV1. Ils observent aussi que l’activité métabolique et la dépense énergétique sont accrues sous l’effet de la capsaïcine chez les souris normales.
Ils formulent l’hypothèse selon laquelle la capsaïcine favorise le développement du tissu adipeux brun et stimule la thermogénèse. Mais ne rêvons pas, jusqu’à présent, les piments n’ont pas empêché les populations de prendre du poids!
Krishnan V. et al., Biophysical Society’s 59th Annual Meeting, Baltimore, Md., Feb. 7-11, 2015