L’étiquetage obligatoire des denrées préemballées est censé aider les consommateurs. Cette étude montre que même lorsque le risque cardiovasculaire est élevé, ces informations sont peu utilisées et mal comprises.
Les mentions obligatoires figurant dans la déclaration nutritionnelle (énergie, matières grasses, sucres,…) sont certes utiles aux diététiciens, mais difficilement compréhensibles et utilisables pour le plus grand nombre. C’est bien pour cela qu’en marge des informations obligatoires se développement d’autres systèmes, que ce soit les feux tricolores au Royaume-Uni ou le Nutri-Score (ou score 5-C) en France, adopté récemment par la Ministre de la Santé pour la Belgique. Cette nouvelle étude menée en Irlande vient s’ajouter aux nombreuses autres qui ont montré que les informations nutritionnelles de base (celles qui sont obligatoires) ne sont que peu comprises, mais cette fois en tenant compte du risque cardiovasculaire des personnes interrogées.
Un risque cardiovasculaire élevé n’augmente pas la lecture des étiquettes
L’étude, dont les résultats ont été présentés au congrès de l’ESC 2018, implique 200 femmes et hommes âgés de 18 à 85 ans. Premier constat qui n’est pas une surprise: les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes à lire les informations nutritionnelles sur les emballages: 65%, contre 37%. Seuls 5% des femmes ne lisent jamais ces informations, alors qu’ils sont 35% chez les hommes. Mais ce que cette étude indique en plus, c’est que le fait d’être à risque de maladies cardiovasculaires ne se traduit pas par une attention plus importante aux informations nutritionnelles: 40% des participants ayant eu une maladie cardiovasculaire ne lisent pas ces informations.
Les informations nutritionnelles en trois couleurs
Parmi les personnes atteintes d’une maladie cardiovasculaire qui lisent les étiquettes, l’information la plus prisée est la teneur en matières grasses (67%), alors que seul 1/3 d’entre-elles s’intéresse aux acides gras saturés, aux fibres et au sel.
L’étude révèle encore les difficultés à interpréter les informations nutritionnelles: seule 1 personne sur 5 arrive à classer correctement un produit selon sa teneur moyenne en graisse et 14% identifient correctement un produit avec une faible teneur en sucres. Par contre, lorsque les informations nutritionnelles sont complétées individuellement par un système tricolore, la plupart des participants arrivent à classer correctement les produits selon leur teneur en matières grasses, en acides gras saturés, en sucres et en sel. Décidément, l’étiquetage nutritionnel obligatoire a vraiment besoin d’être amélioré…