La spiruline contenue dans les compléments alimentaires est susceptible d’être contaminée par des cyanotoxines, des bactéries ou des éléments traces métalliques. Il convient donc de privilégier les circuits d’approvisionnement contrôlés et de se rappeler que ce n’est pas un aliment miracle.
La spiruline est une micro-algue (ou cyanobactérie) qui peut être utilisée dans les compléments alimentaires du fait de sa richesse en protéines (55 à 70 g/100 g) ainsi qu’en vitamines et minéraux.
Par l’intermédiaire de son dispositif de nutrivigilance, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a reçu 49 signalements d’effets indésirables imputables à la consommation de ces compléments. Parmi ceux-ci, 10 étaient suffisamment complets pour faire l’objet d’une analyse minutieuse. Les effets rapportés étaient des désordres digestifs, des atteintes musculaires ou hépatiques ainsi que des réactions allergiques. À noter que les doses consommées dans ces cas n’ont pu être connues avec précision.
Des contaminations possibles
Dans son avis, l’Anses précise que les produits à base de spiruline peuvent être contaminés par des cyanotoxines (dont les microcystines), des bactéries ou des éléments traces métalliques (plomb, mercure, arsenic). Elle recommande donc de s’approvisionner auprès de circuits contrôlés par les pouvoirs publics, permettant d’assurer la conformité à la réglementation et la traçabilité.
De plus, même si les effectifs des études épidémiologiques disponibles sont trop faibles pour mettre en évidence des effets rares tels qu’une hypersensibilité individuelle, l’Anses estime que la spiruline ne présente pas de risque sanitaire aux doses habituelles (jusqu’à plusieurs grammes par jour chez l’adulte).
La spiruline, ce n’est pas la panacée
Du fait de sa richesse en protéines, l’Agence déconseille la consommation de ces compléments aux sujets phénylcétonuriques, ainsi qu’à ceux présentant un terrain atopique.
Elle explique également que cette micro-algue ne peut constituer une source fiable de vitamine B12 pour les végétaliens, cette vitamine étant présente ici sous forme d’analogue inactif.
Enfin, elle met en garde contre l’apport excessif en bêta-carotène, puisque 5 g/j de spiruline (quantité maximale préconisée par certains compléments alimentaires) apportent entre 7 et 8,5 mg de bêta-carotène (au-delà des 7 mg/j préconisés en suppléments des apports spontanés).
Elle conclut en rappelant aux professionnels de santé la nécessité de déclarer via Nutrivigilance les effets indésirables pouvant se rapporter à la consommation de compléments alimentaires.